" Le piton des Neiges s’est réveillé ce mercredi après 12.000 ans d’inactivité et a pris de court tout les sismomètres déjà installés. Les volcanologues attendaient un réveil progressif mais tous semblent maintenant s’accorder sur le fait qu’une éruption serait imminente."
Qui ne se sent pas concerné par les catastrophes naturelles ? Par son aspect universel et intemporel, ce genre est accessible au plus grand nombre et a toujours su divertir. C’est en partant de ce constat-ci que nous avons décidé de sortir des sentiers battus du format court (la majorité des productions françaises sont des drames et des comédies) en écrivant une histoire visuellement spectaculaire tournée à 100% en décors réels.
L’Île de la Réunion possède une variété de paysages d’une beauté rare. Encerclée par l’océan indien, dominée par deux volcans et habillée par sa végétation, elle a été une grande source d’inspiration pendant l’écriture du projet. De telle sorte qu’elle est devenue à sa manière le personnage central du récit. L’île sans quoi rien ne peut arriver.
Un volcan endormi depuis 12.000 ans met face à elle-même une jeune femme lorsqu’il se réveille. Que signifie faire le maximum ? Avons-nous vraiment le pouvoir de sauver ceux qu’on aime ? Une course contre le temps s’engage pour celle qui a loupé son réveil, belle ironie.
Pendant le confinement de mars 2020, je m’installa devant mon ordinateur, déterminé à écrire une page par jour, de façon à finir pour la fin du confinement. J’écris 6 pages en deux jours puis je réinstalla ce jeu vidéo auquel je consacrais des nuits pendant mon adolescence et le scénario fut mis de côté. De temps à autre, je jetais un coup d’oeil coupable au dossier qui attendait sagement dans un coin de l’écran, mais ça n’allait pas plus loin.
“De toute manière, à la fin on meurt. Il faut que tu te laisses aller, quand quelque chose te tentes arrête de cogiter pendant 1000 ans. Personne reste sur cette terre pour toujours donc apprend à dire un peu plus souvent “et puis merde”
Le confinement pris fin et nous ne trouvions plus de temps à lui consacrer. C’était devenu un repas froid et personne n’aime les repas froids. Au début du mois de septembre, après avoir vu et revu « 1917 » de Sam Mendes, l’envie de faire un film en plan-séquence (en un seul et unique plan sans aucune coupe de montage) nous poussa à rouvrir le dossier du court-métrage. C’est comme si il avait poussé un petit cri nous rappelant qu'on l’avais abandonné lâchement.
Lorsque vous l’entendez, vous le reconnaissez, ce cri. Il ressemble à celui d’un chaton bleu que l’on a cru mort au départ. Par pitié, dit ce cri, si ça ne vous dérange pas trop, je voudrais bien essayer de vivre. Et pour être tout à fait honnête, je vous avouerai que pour moi, « Le réveil » était un chaton mort-né. J’en avais écrit qu’un quart, c’est vrai, et je doutais d’écrire un jour la suite. J’étais bloqué par le format. Mais tout d’un coup, ce fut comme lorsqu’on tâtonne dans l’obscurité et que juste au moment où on va abandonner, on trouve l’interrupteur. « Le réveil » sera un film en plan séquence.